1981 : 1ère distinction des travaux de recherche du CEMEF

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Ce 1er prix est attribué à Jean-Marc Haudin et Eric Weynant.
Par le GFP, le premier à récompenser les recherches réalisées au sein du centre. En 1981, le CEMEF était un jeune laboratoire dont la moyenne d’âge des chercheurs dépassait à peine les 30 ans. Ce fut donc une sacrée reconnaissance et la validation, s’il en était nécessaire, du modèle pluridisciplinaire du centre.


Plus connu sous son sigle GFP, le Groupe Français d’Études et d’Applications des Polymères est la société savante regroupant les polyméristes français du monde académique aussi bien que du milieu industriel. Il crée son « Prix du GFP » en 1973 pour « distinguer un jeune chercheur, ingénieur, ou une équipe, ayant fait œuvre novatrice dans le domaine de la Science des macromolécules et ses applications ». Ce prix, attribué jusqu’en 2001, a récompensé trois fois des membres du CEMEF : Jean-Marc Haudin et Éric Weynant (1981), Patrick Navard (1989) et Michel Vincent (1993). Première récompense décernée aux chercheurs du jeune CEMEF, le prix du GFP 1981 a distingué leurs travaux sur la déformation plastique et le forgeage du polybutène.

Dans sa présentation des lauréats, le GFP indique :

« ces chercheurs ont su transposer aux polymères les concepts et les techniques de la métallurgie, soulignant ainsi la fécondité d’une interdisciplinarité scientifique appliquée dans ce cas à la physique et à la mécanique des polymères ». C’est toute la philosophie du CEMEF qui était récompensée !

La déformation plastique des polymères à l’état solide fait partie des thèmes du groupe de recherche sur les polymères dès sa création par Pierre Avenas. Les travaux dans ce domaine ont vraiment pris de l’ampleur à l’arrivée d’Éric Weynant. En octobre 1976, il intègre le Groupe Cristallisation des Polymères dirigé par Jean-Marc Haudin depuis les débuts du CEMEF en 1974. Éric Weynant fait partie de la première génération de doctorants recrutés à Sophia Antipolis. Il a été engagé au CEMEF pour travailler, en liaison avec CdF Chimie (Société Chimique des Charbonnages de France, aujourd’hui disparue), sur un contrat concernant le forgeage du polybutène.

Prix_JMH_piece_proto.png Exemple de pièce prototype en polybutène, réalisée par forgeage en matrice fermée. Le but était de montrer le bon remplissage des dents

Le problème industriel était le suivant : le polybutène existe sous deux formes cristallines, et se transforme spontanément, en quelques jours, de la forme II en la forme I, ce qui le rend difficilement transformable par les procédés classiques de mise en œuvre impliquant fusion et recristallisation.

Les travaux réalisés au CEMEF ont apporté les réponses suivantes : comme la transformation de la forme II en la forme I peut être induite par une déformation, une mise en forme à l’état solide fut envisagée, le changement de phase s’opérant alors lors du formage. Etaient combinés ainsi mise en forme et changement de structure. Après des essais préliminaires de forgeage libre, Eric et Jean-Marc se sont orientés vers la technique de forgeage en matrice fermée, qui permet d’obtenir plus commodément des pièces sans défauts. Les pièces forgées ne présentaient pas de retrait élastique et possédaient une stabilité dimensionnelle remarquable. Ce procédé de forgeage à partir de la phase II, original pour le polybutène, a été breveté. Il n’a malheureusement pas été développé industriellement.

Prix_JMH_microstructure.png Évolution de la microstructure dans une coupe réalisée sur une dent d’engrenage en polybutène. On passe d’une morphologie sphérolitique, de plus en plus déformée à une morphologie fibrillaire très orientée

Parallèlement à l’étude du forgeage, tournée vers l’application, des travaux plus fondamentaux ont été menés sur les aspects suivants :

  • phénomènes de cristallisation et de changement de phase dans le polybutène en l’absence de toute sollicitation mécanique,
  • déformation plastique du polybutène dans des sollicitations mécaniques simples (traction, compression, cisaillement), en particulier étude in situ de la déformation des sphérolites.

L’ensemble des résultats forme le contenu de la thèse de Doctorat d’Etat d’Éric Weynant, soutenue le 24 juin 1981, et de plusieurs articles.

Retrouvez les articles suivants :


1ère thèse du CEMEF

Le CEMEF vu par
Jean-Marc Haudin
, interview


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