Retour aux origines : 1974, une année particulière

Le CEMEF - Centre de Mise en Forme des Matériaux - est créé en 1974 par l’Ecole des Mines de Paris.

Naissance dans un contexte économique difficile, que décrit très bien l’éditorial du rapport d’activité de l’Ecole de 1974. Flashback !

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En 1974, voici ce que nous pouvions lire dans le rapport d’activité en pages 3 et 4 :

Il n’est document tant soit peu officiel qui, en cette période, ne se réfère à la « crise » actuelle. Commençons donc par sacrifier à la mode du temps pour placer notre rapport d’activité dans la perspective de cette crise et de trois de ses aspects :

  • crise de l’approvisionnement en matières premières, surtout en matières premières énergétiques ;
  • crise des compétences et de la formation ;
  • crise de l’économie et de la Société.

Une politique de ménagement des ressources naturelles doit porter une attention rigoureuse à l’utilisation des matériaux. Ils restent le symbole de notre civilisation et leur production nécessite des quantités importantes d’énergie, si bien que leur mauvaise utilisation équivaut à un double gaspillage. Pour bien les utiliser il faut bien les connaître et tirer le parti maximum de leurs propriétés. Nos équipes de recherche sur les matériaux continueront, en étroite liaison avec l’industrie, à chercher des améliorations, à proposer de nouvelles méthodes de mise en œuvre, mais en insistant d’avantage sur l’arrière-plan énergétique.

La principale modification dans la structure des Centres de Recherche de l’Ecole a concerné le domaine des Matériaux. Avec l’évolution des différents projets, il a été décidé de constituer deux centres :

  • l’un, le Centre des Matériaux proprement dit, reste placé sous l’autorité de M. Alain Vignes, et hébergé à Corbeil dans les locaux mis à notre disposition par la Snecma.
  • à quelques cas individuels près, le regroupement des équipes hébergées par l’ENSTA, Bd Victor et de celles qui constituaient le laboratoire de métallurgie, constitue sous la direction de M. Pierre Baqué, le nouveau Centre de Mise en Forme des Matériaux. Pour la plupart des chercheurs issus du laboratoire parisien, il s’agit d’un changement d’orientation de leurs travaux. Ce nouveau Centre doit s’installer fin 1975 dans les locaux dont la construction est en cours à Sophia Antipolis.

Pour la partie formation, nous pouvons lire cette information qui nous étonne à quarante ans d’intervalle par sa réalité actuelle :

Un élément nouveau est apparu en 1974 ; nos Centres ont éprouvé certaines difficultés pour recruter des élèves-chercheurs. La recherche n’attire plus ; les jeunes ingénieurs préfèrent se lancer immédiatement dans la vie active.

La raison de ces difficultés provient essentiellement, à notre avis, de ce que la recherche n’apparaît plus comme une priorité nationale et qu’il est même parfois de bon ton d’en minorer l’importance. On confond, peut-être trop volontiers, certaines caricatures de recherche fondamentale désincarnée ou certains excès dans des domaines de pointe avec la recherche orientée dans le domaine des Sciences de l’Ingénieur. La mode a ses excès dans les deux sens. Elle passera.

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